Réponse de Degroof Petercam au déficit de compétences IT

Une étude de Beltug révèle que le déficit de compétences IT a un impact sur les projets IT dans 44 % des grandes et moyennes entreprises (plus de 250 travailleurs). Comment évaluez-vous cette tendance dans votre organisation ?

“Bien que nous ne soyons pas une entreprise IT, c’est une tendance à laquelle nous sommes clairement confrontés”, confirme Steven Claes, responsable de l’IT Service Center de la banque Degroof Petercam. “Trouver des personnes compétentes, essentiellement dans le domaine du cloud et de la sécurité, est une gageure. Les offres d’emploi IT restent généralement ouvertes de trois à six mois. À cela s’ajoute une autre difficulté : la proximité, qui est essentielle dans notre branche. En tant que banque, nous voulons être proches de nos clients. Externaliser nos projets à des experts qui travaillent à des milliers de kilomètres n’est donc pas envisageable.”

Des partenariats étroits

La Banque Degroof Petercam fait donc appel à des partenaires offrant l’expertise requise, dont Proximus NXT et Telindus Luxembourg, filiale de Proximus.

“Nous estimons qu’il est capital d’approfondir nos liens avec ces partenaires. Nous continuons par ailleurs à sonder personnellement le marché et à étendre notre réseau de recrutement. Nous comptons environ 50 % de collaborateurs internes pour 50 % de consultants externes, en fonction des projets en cours. Dans le secteur bancaire, nous devons en outre tenir compte de la réglementation des organismes locaux de régulation pour l’externalisation des services IT.”

Le fait qu’une entreprise telle que la Banque Degroof Petercam choisisse de travailler avec des partenaires résulte de la complexité croissante des différents domaines de l’IT. “En matière de sécurité, par exemple, il est tout simplement impossible de suivre chaque évolution de près et de développer, au sein de notre équipe, l’expertise exigée par tous ces nouveaux éléments.” Par ailleurs, une banque ne peut s’autoriser aucun compromis sur le plan de la sécurité. “Nous comptons donc sur l’expertise de nos partenaires pour ce que nous ne sommes pas en mesure d’assumer nous-mêmes en interne.”

Steven Claes, manager de l’IT Service Center à la Banque Degroof Petercam

Opportunités de mobilité horizontale

79 % des personnes interrogées dans le cadre de l’étude ‘Skills gap analysis’ pensent qu’il est financièrement plus intéressant de ‘requalifier’ le personnel existant plutôt que d’engager de nouveaux collaborateurs. Pourtant, engager reste aujourd’hui la mesure privilégiée pour combler le déficit de compétences. Comment l’expliquez-vous ?

“La culture d’entreprise joue un rôle essentiel à cet égard,” commente Steven. “Les gens se focalisent encore trop souvent sur la mobilité verticale. Dans notre banque, nous misons énormément sur la mobilité interne.” Ce type de mobilité permet aux collaborateurs d’évoluer de manière horizontale, entre les différents domaines de contenus. “Il semble plus simple de chercher en externe un collaborateur pour une fonction spécifique, alors que la solution existe déjà souvent en interne.”

Le recrutement interne offre en outre de nombreux avantages. “Le travailleur connaît déjà l’organisation et sa culture.” Steven est convaincu que la mobilité interne est la solution idéale à long terme. “Mais l’organisation doit bien sûr y être préparée. Et les collaborateurs doivent connaître les possibilités qui s’offrent à eux. Nous soutenons cette démarche par un marché de l’emploi interne, entre autres. Et nous organisons des formations internes, par exemple dans le domaine du cloud et de la sécurité, y compris pour les personnes qui ne sont pas issues d’une filière IT classique.”

Steven Claes, responsable de l’IT Service Center à la Banque Degroof Petercam

L’importance des compétences non techniques

Dans les entreprises qui ont mis en œuvre des programmes de requalification, la satisfaction moyenne des travailleurs a augmenté de 60 % (source : McKinsey Global Survey). Quels programmes de requalification proposez-vous ?

“C’est une réalité,” souligne Steven. “Chaque fois que nous évaluons la satisfaction de nos collaborateurs, nous constatons à quel point les formations ont de l’importance à leurs yeux. Depuis deux ans, nous avons fortement étoffé les opportunités de formation pour nos collaborateurs IT internes.” Ces formations ciblent tout autant les compétences techniques que non techniques. “Nous sommes conscients de l’intérêt que présentent ces deux domaines de compétences et nous sommes très attentifs à la communication, à la collaboration et au mode de travail agile.”

La Banque Degroof Petercam utilise pour ce faire le modèle de gestion du changement ADKAR de Prosci, très axé sur l’aspect humain. “Le but est d’intégrer nos collaborateurs dans un parcours tout en étant attentifs à leurs priorités personnelles.” Cette approche s’avère utile, surtout auprès des jeunes générations de travailleurs chez qui la finalité du job n’a jamais été aussi essentielle. “C’est ce qui donne aux gens l’envie de venir travailler chez nous. La requalification ne fera que gagner en importance dans les années à venir.”